Chiots bouledogues américains proposés à la vente par un vendeur non autorisé

Les 7 tendances les plus néfastes au bien-être des chiens dans les groupes non réglementés sur les réseaux sociaux

Le chien parfait sur les réseaux sociaux est mignon, de petite taille, avec une couleur de pelage particulière et, si possible, aussi doux qu’une peluche.

17.9.2025

Les réseaux sociaux sont un terrain fertile pour lancer des tendances, faire des choses curieuses ou inhabituelles – et malheureusement aussi pour vendre des animaux vivants. Les chiens, et en particulier les chiots, en font partie, ce qui favorise le commerce douteux de ces animaux en ligne.

L’apparence rare et particulière de certaines races de chiens suscite souvent l’intérêt de la communauté des réseaux sociaux, attirant ainsi des vendeurs sans scrupules et des clients potentiels. Mais qu’est-ce que cela signifie pour le bien-être des chiens?

Une récente enquête aléatoire menée à l’échelle européenne dans 68 groupes Facebook où des chiens étaient proposés à la vente, en violation des règles de Meta, a révélé plusieurs tendances. Parmi celles-ci figurent des modifications génétiques et esthétiques qui nuisent au bien-être des chiens, mais très appréciées de la clientèle. Ces groupes comptent au total plus de 423 000 membres.

L’étude de ces groupes a permis d’identifier les sept tendances les plus néfastes dans les groupes de vente de chiens sur Facebook en Europe:

1. Un pelage aux couleurs atypiques (« gène merle »)

Couleurs merle et arlequin, par exemple bleu, lilas, argent, rouge argenté, fauve, velours, crème tacheté.1-4 Les vendeurs utilisent ces couleurs inhabituelles et plutôt non naturelles pour promouvoir leurs chiots et attirer l’attention des clients. Le gène dit «merle» est une mutation génétique chez les chiens à l’origine de la plupart des variantes de couleurs populaires et mystérieuses actuellement à la mode. Il provoque une couleur de pelage tachetée ou irrégulière, souvent avec des zones de pigmentation clairsemée et des taches plus foncées. L’arlequin est un motif spécifique que l’on observe par exemple chez les dogues allemands, les teckels, etc. Le motif merle est modifié de telle sorte que les zones diluées deviennent blanches avec des taches noires.5

Le gène merle peut être problématique chez les chiens, car il peut entraîner toute une série de problèmes de santé. Parmi ceux-ci, on trouve la surdité, la cécité, diverses anomalies oculaires et d’autres troubles sensoriels et maladie des os.7,8 Le gène merle affecte la production de pigments, ce qui peut perturber le développement du système nerveux, notamment des yeux et des oreilles.8,9

Au cours de l’étude, des variations de couleur atypiques et inhabituelles ont été observées et découvertes chez différentes races de chiens, et ce dans 36 des groupes Facebook examinés. Au total, 28 d’entre eux comprenaient des chiens de couleur merle, ce qui correspond à 77,7% des groupes présentant des couleurs non naturelles et à 41,2% de l’échantillon de groupes examinés.

2. Chiens miniatures (« Teacup / Toy »)

Ces chiens sont spécialement élevés pour être (nettement) plus petits que la moyenne, même au sein de leur propre race. Ils sont ainsi plus faciles à transporter et à manipuler et peuvent être emmenés presque partout.10

Cependant, ces pratiques pour obtenir des animaux de petite taille se font souvent au détriment de leur santé. En raison de leur petite taille et de leur anatomie, les chiens anormalement petits sont sujets à divers problèmes de santé, notamment des problèmes dentaires, articulaires et respiratoires.11-13 Ils peuvent également souffrir d’hypoglycémie, de pancréatite et de maladies cardiaques.14-16

En Suisse, l’élevage de chiens nains pesant moins de 1,5 kg est expressément interdit, conformément à l’ordonnance sur la protection des animaux dans l’élevage. De tels cas de chiens de très petite taille ont été observés dans 10 des 68 groupes examinés. Cela correspond à 14,7% de l’échantillon.

3. Chiens à la fourrure particulièrement duveteuse (« Fluffy »)

Une nouvelle tendance consiste à vendre des petites «boules de poils», élevées spécialement à cette fin, au dépit des normes de la race.

Cette pratique a toutefois une part d’ombre. Les chiens à poils longs et denses sont en effet sujets à divers problèmes de santé, comme des infections cutanées, des infestations de parasites (puces, tiques et acariens) ou encore formation de nœuds de poils douloureux.29 De plus, un pelage dense peut retenir l’humidité, ce qui peut entraîner des infections bactériennes ou fongiques, en particulier au niveau des oreilles. Les problèmes de santé potentiels pour les chiens (très) petits ont déjà été évoqués plus haut (voir tendance n° 2, « Chiens miniatures »). Pour en savoir plus sur le bouledogue français à poils longs, lisez la tendance n° 5 « Nouvelles variétés absurdes de chiens ».

De tels cas «particulièrement duveteux » ont été observés dans 12 des 68 groupes examinés, soit 17,6%.

4. Chiens au museau très court (« brachycéphalie »)

Le terme babyface ou «traits enfantins» chez certaines races de chiens désigne des chiens au museau très court et au visage presque plat (semblable à celui d’un enfant en bas âge). Ces chiens, appelés brachycéphales, sont très populaires dans les groupes Facebook. Il existe une demande continue de la part de personnes intéressées par l’achat, et ce au-delà des frontières nationales et continentales. Ces chiens peuvent sembler mignons pour beaucoup de gens, mais ce sont précisément ces caractéristiques qui leur confèrent un aspect «enfantin» qui leur causent des souffrances tout au long de leur vie.17

Parmi les principaux problèmes, citons les difficultés respiratoires dues au syndrome obstructif des voies respiratoires brachycéphales (BOAS), les problèmes oculaires, dentaires, cutanés ou auditifs ainsi que les complications lors de la mise bas.19-24 Leurs problèmes respiratoires compliquent la régulation de la température corporelle et augmentent le risque de surchauffe et de coups de chaleur, en particulier en été.25,26

De tels cas de chiens au museau très court ont été relevés dans 8 des 68 groupes Facebook. Ce qui correspond à une proportion de 11,7%.

5. Nouvelles variétés étranges

Certains vendeurs élèvent et proposent à la vente des chiens présentant de nouvelles caractéristiques étranges et malsaines. Certes, ces caractéristiques attirent les acheteurs, mais elles sont également extrêmement cruelles pour les animaux.30,31 Ces nouvelles «races» de chiens ne sont pas reconnues par les grandes associations d’éleveurs. Toutefois, les vendeurs de ces chiens affirment souvent qu’ils ont un pedigree.32

Parmi les chiens présentant ces nouvelles caractéristiques extrêmes, on trouve plusieurs nouvelles variantes du bouledogue français: les Fluffy (à poils longs et duveteux), les Big Rope (avec des plis cutanés proéminents) et les Isabella (avec une variation inhabituelle de la couleur du pelage). Ces nouvelles variantes posent plusieurs problèmes.

De nombreux bouledogues français souffrent déjà de plusieurs déficits anatomiques et de maladies en raison de leur nez/museau court. Il s’agit notamment de graves problèmes respiratoires et d’une intolérance à la chaleur, encore aggravés par un pelage plus long. Par ailleurs, le risque de maladies cutanées et d’infections augmente considérablement en raison des plis de peau.

Les chiens de couleur Isabella (également appelée couleur foie dilué ou violette) sont, comme les chiens ayant d’autres couleurs de pelage diluées, plus sensibles à une maladie génétique appelée alopécie des robes diluées (ARD). L’ARD peut entraîner une perte de poils, une peau sèche, irritée et rugueuse, ainsi qu’une sensibilité accrue aux infections cutanées et aux coups de soleil.36

Des cas de variations de couleur, de pelage et de peau ont été observés chez des chiens appartenant à 8 des 68 groupes examinés, soit 11,7% de l’échantillon.

6. Déguisements

Une autre tendance actuelle, selon l'enquête en ligne, consiste à habiller les chiens ou chiots proposés à la vente pour les rendre plus mignons. Bien que cette pratique ne modifie pas physiquement les animaux, elle leur cause néanmoins des souffrances. Le fait de les habiller perturbe leur comportement naturel, irrite leur peau et leur cause du stress, par exemple en raison d'une sensation d'inconfort ou même d'étouffement. Les déguisements peuvent également causer des douleurs ou des irritations cutanées s'ils ne sont pas adaptés à la morphologie du chien ou s'ils sont fabriqués dans des matériaux inconfortables, serrés ou inappropriés.

Des cas de chiens déguisés ont été constatés dans 10 des 68 groupes Facebook examinés. Cela correspond à une proportion de 14,7%.

7. Mutilations

Certains vendeurs de races de chiens de grande taille souhaitent obtenir un aspect impressionnant ou intimidant des animaux. Pour cela, ils proposent des chiens, voire des chiots, dont les oreilles et/ou la queue ont déjà été coupées/amputées. Ces pratiques sont très cruelles et interdites en Suisse sous peine de sanctions. Cela vaut également pour l’importation de chiens mutilés, sauf indication médicale.42,43

De nos jours, la coupe des oreilles et la caudectomie (amputation de la queue) chez certaines races de chiens est principalement réalisée pour des raisons esthétiques. Cependant, cette pratique soulève d’importantes questions d’ordre éthique, sanitaire et liées au bien-être animal 30,44,45. Ces mutilations peuvent causer des douleurs aiguës et chroniques, ainsi que des souffrances et des problèmes de santé récurrents.46 En outre, les opérations mutilantes peuvent nuire à la mobilité ou à la capacité de communication du chien, entraînant ainsi des interprétations erronées de son comportement et provoquer des combats ou des conflits potentiels ave d’autres chiens.47

De tels cas de mutilations ont été constatés dans 5 des 68 groupes examinés, soit 7%.

Un grand nombre des tendances mises en évidence sont cruelles, causent du stress et de la douleur aux chiens et peuvent présenter de graves risques pour leur santé.48

Cette enquête actuelle s’est uniquement concentrée sur un échantillon de groupes accessibles au public. Des études antérieures ont révélé encore plus de cas de ce type dans des groupes Facebook privés. En d’autres termes, il ne s’agit là que la partie émergée de l’iceberg. D’autres tendances encore plus cruelles pourraient être cachées et le nombre de cas mentionnés ci-dessus pourrait être encore plus élevé.

Ce que vous pouvez faire

  • Comme la vente de chiens par des particuliers est déjà interdite sur Facebook et Instagram, QUATRE PATTES demande à Meta d’agir et de supprimer les publications illégales proposant des chiens à la vente sur ses plateformes.
Deux chiots saisis, vendus par un vendeur non autorisé.

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Quellen

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