Des animaux sur un navire

Dans le port de Carthagène, 1’610 bovins de l’Elbeik vont être abattus 

QUATRE PATTES révèle un échec total de l’Union européenne et des autorités espagnoles

19.3.2021
Carthagène/Zurich, le 23 mars 2021 – Une équipe de QUATRE PATTES présente depuis plusieurs jours à Carthagène en Espagne, a assisté vendredi à l’arrivée dans le port méditerranéen des 1’610 jeunes bovins du navire l’Elbeik, après un calvaire de trois mois en mer. Bien que l’Espagne ait été informée de la présence de la fièvre catarrhale ovine à bord du navire quelques jours après son départ en décembre dernier, le bateau n’a pas reçu l’ordre de rentrer, alors qu’il était clair qu’il serait refoulé dès son arrivée dans le pays de destination. Pour QUATRE PATTES, il s’agit bien là d’une preuve évidente de l’échec total des autorités espagnoles compétentes et de l’UE.

L’Elbeik est entré dans le port vendredi et après l’inspection des taurillons par les autorités pendant le week-end, nous avons eu la confirmation aujourd'hui que tous les animaux seront abattus. 

« Si nous sommes soulagés qu'ils ne soient pas renvoyés en Libye, ce qui était le plan du propriétaire, nous sommes inquiets, car nous ne connaissons pas les modalités de leur abattage. Nous utiliserons néanmoins l’exemple de cette tragédie pour faire davantage pression sur l’Union européenne et les autorités espagnoles afin qu'elles interdisent immédiatement l'exportation d'animaux vivants. » 

Dr Martina Stephany, directrice du département des animaux de rente et de la nutrition chez QUATRE PATTES

Pour rappel, le 18 décembre 2020, le navire bétailler « Elbeik » quittait la ville de Tarragone, en Espagne. Les animaux qui se trouvaient à bord étaient destinés à la vente au Moyen-Orient. Des rumeurs concernant l’éventuelle présence de la fièvre catarrhale ovine à bord ont fait échouer les plans et le navire de transport de 54 ans a donc erré en Méditerranée pendant trois mois. Quelques jours déjà après le départ du bateau, les autorités espagnoles étaient au courant de l’épizootie présente à bord. Au lieu d’ordonner le retour immédiat du navire en Europe, l’Elbeik a pu rejoindre les eaux turques, un prélude à un calvaire de trois mois, car des animaux vivants exportés de l’UE, ne peuvent plus être (ré)importés. 179 animaux sont morts pendant le voyage en raison des conditions désastreuses régnant à bord.

L'équipe de QUATRE PATTES a été témoin ces derniers jours de la reprise des transports d’animaux par voie maritime. Ces transports avaient été suspendus pour une semaine après que les 864 taurillons du « Karim Allah », qui avait été également en route pendant un peu moins de trois mois, aient fait l’objet d’un abattage sanitaire. 

Le sort des animaux est désormais scellé
Les règlements de transport de l’Union européenne stipulent que les animaux doivent être déclarés « aptes au transport » (art. 3b) avant de pouvoir être exportés. Pour ce faire, l’état de santé des animaux doit être examiné par des vétérinaires. « Au lieu de transporter des animaux vivants pendant des semaines et des semaines dans de conditions innommables, nous devrions privilégier le transport de viande. Avant tout autre chose, nous devons réduire de manière drastique ce que nous appelons la « production animale » et adopter une approche fondamentalement différente en ce qui concerne nos relations avec les animaux. Nous devons miser sur l’abattage régional ainsi que sur une augmentation conséquente de l’offre d’aliments d’origine végétale. Il ne peut en aucun cas être question de rendre encore plus pénible le passage vers la mort des animaux. Des êtres sensibles méritent d’être traités avec dignité. Mais nous en sommes encore à mille lieues (nautiques) », déclare encore le Dr Stephany. 

 « Au lieu de transporter des animaux vivants pendant des semaines et des semaines dans de conditions innommables, nous devrions privilégier le transport de viande. Avant tout autre chose, nous devons réduire de manière drastique ce que nous appelons la « production animale » et adopter une approche fondamentalement différente en ce qui concerne nos relations avec les animaux. Nous devons miser sur l’abattage régional ainsi que sur une augmentation conséquente de l’offre d’aliments d’origine végétale. Il ne peut en aucun cas être question de rendre encore plus pénible le passage vers la mort des animaux. Des êtres sensibles méritent d’être traités avec dignité. Mais nous en sommes encore à mille lieues (nautiques). »

Dr Stephany, également sur place

Sylvie Jetzer

Sylvie Jetzer

Communication Suisse

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QUATRE PATTES – Fondation pour la protection des animaux

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Au sujet de QUATRE PATTES
QUATRE PATTES est l’organisation mondiale de protection des animaux sous influence humaine directe, qui révèle leurs souffrances, sauve les animaux en détresse et les protège. Fondée en 1988 à Vienne par Heli Dungler et des amis, l'organisation plaide pour un monde où les humains traitent les animaux avec respect, compassion et compréhension. Les campagnes et projets durables se concentrent sur les chiens et chats errants ainsi que sur les animaux de compagnie, les animaux de rente et les animaux sauvages – tels que les ours, les grands félins et les orangs-outans – vivant dans de mauvaises conditions de détention ainsi que dans les zones de catastrophe et de conflit. Avec des bureaux en Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, France, Kosovo, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse, Thaïlande, Ukraine, USA et Vietnam ainsi que des refuges pour animaux en détresse dans onze pays, QUATRE PATTES fournit une aide rapide et des solutions durables. La Fondation est en outre un partenaire d'Arosa Terre des Ours, le premier refuge en Suisse qui offre aux ours sauvés de mauvaises conditions de détention un environnement adapté à l’espèce.

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