Ours emprisonné

Hanoï en queue de peloton pour l'abolition des fermes à bile au Vietnam: une action urgente et décisive s'impose 

2.6.2022

Zurich, le 2 juin 2022 – Une coalition d'organisations militant pour l'abolition des élevages d'ours à bile au Vietnam a demandé au Comité populaire d’Hanoï (PC) de prendre des mesures décisives pour fermer les élevages d'ours à bile dans la capitale lors d'une conférence de presse le 30 mai.

Dix-sept ans se sont écoulés depuis que le gouvernement vietnamien a initié la fermeture progressive des élevages d'ours à bile au Vietnam. En 2005, plus de 4'300 ours vivant en captivité ont été enregistrés et équipés de puces électroniques. L'objectif était d'éviter l'arrivée de nouveaux ours dans les fermes. Depuis, de nombreux organes responsables du maintien de l'ordre ont travaillé d'arrache-pied à fermer les élevages d'ours à bile dans leurs provinces – 40 provinces sont désormais exemptes d'élevages d'ours et seuls 294 ours à bile vivent encore dans des élevages dans le reste du pays. 

Alors que de nombreuses régions du pays ont fait de grands progrès dans l'abolition de la pratique cruelle des élevages d'ours à bile, Hanoï est à la traîne. Avec 149 ours, soit 51% des ours vivant en captivité au Vietnam, Hanoï reste le site le plus important d'élevage d'ours.

«En tant que capitale, Hanoï devrait être un exemple à suivre pour les autres provinces dans les efforts visant à fermer les fermes à ours au Vietnam. Malheureusement, Hanoï est la dernière à participer à cet effort national. Il est temps qu’Hanoï ferme les élevages d'ours et mette un terme à ce commerce cruel et illégal».

Bui Thi Ha, directrice adjointe de l'organisation Education for Nature – Vietnam (ENV)

En janvier 2022, le Comité populaire d’Hanoï a déclaré la nécessité pour tous les districts et villes d’Hanoï de respecter strictement les règles de gestion de la faune et de renforcer la surveillance et la protection des animaux sauvages. Le district de Phuc Tho, en particulier, fait l'objet d'une surveillance renforcée. Avec 139 ours, il s'agit du site le plus actif dans l'élevage d'ours. Ces démarches incarnent la détermination des autorités d’Hanoï à prendre des mesures plus strictes pour lutter contre le problème récurrent des élevages d'ours à bile. Néanmoins, cette déclaration ne suffit pas et il faut que les autorités du district de Phuc Tho s'engagent à mettre en place un plan clair de fermeture de ces exploitations, faute de quoi l'industrie de la bile d'ours se poursuivra de la même manière dans cette région. 

«Depuis 2005, World Animal Protection travaille en étroite collaboration avec le gouvernement vietnamien, les autorités et la Vietnam Bear Coalition pour obtenir la fermeture des élevages d'ours à bile au Vietnam. Durant cette période, nous avons vu de nombreuses provinces faire de grands progrès, mais Hanoï est constamment à la traîne dans ses efforts. Mettre fin à l'élevage d'ours à bile à Hanoï est indispensable pour en finir avec les fermes d’ours au Vietnam».

Gilbert Sape, responsable mondial de la campagne – Vie sauvage dans l'organisation World Animal Protection (WAP)

Lors de la conférence de presse, la Vietnam Bear Coalition, composée d'ENV, de QUATRE PATTES et de WAP, a également proposé des mesures que le gouvernement d’Hanoï peut prendre pour garantir la clôture de ces exploitations à Hanoï, notamment:

  • surveillance et inspection renforcées des fermes à bile;
  • action immédiate et énergique en cas d'infraction ou de présence d'ours illégaux dans les élevages, confiscation des ours;
  • poursuites et sanctions sévères en cas d'infractions graves;
  • interdiction d'élevage pour les fermes privées;
  • convaincre les propriétaires des ours de remettre leurs ours aux autorités de leur plein gré et sans compensation;
  • promotion des alternatives végétales à la bile d’ours et autres solutions sans cruauté envers les animaux.

Plusieurs centres de protection des ours, dont la FORÊT DES OURS de Ninh Binh de QUATRE PATTES, ont été créés afin d'offrir aux anciens ours d'élevage un foyer adapté à leur espèce pour toute leur durée de vie.

«Dans leur nouveau foyer de la FORÊT DES OURS de Ninh Binh, les ours secourus peuvent réapprendre à suivre leurs instincts naturels. Nos ours retrouvent une vie en adéquation avec leur espèce après avoir vécu dans des conditions de détention cruelles en captivité. Nous aimerions offrir cette vie aux ours vivant en captivité à Hanoï. Nous attendons avec impatience le jour où l'on pourra dire que la province d'Hanoï ne compte plus de fermes d’ours».

Ioana Dungler, responsable du département de la faune sauvage chez QUATRE PATTES

Avec le soutien et l'action déterminée des comités populaires de Hanoï et de Phuc Tho, un avenir sans élevage d'ours à Hanoi pourrait se concrétiser en quelques années seulement. 

La Vietnam Bear Coalition remercie le gouvernement et les forces de l'ordre, les autres organisations non gouvernementales qui gèrent leurs centres de protection selon les normes internationales, ainsi que le public qui s'est engagé dans la lutte contre les élevages d'ours à bile.

Vietnam Bear Coalition
Une coalition des ONG Education for Nature – Vietnam (ENV), World Animal Protection et QUATRE PATTES a été créée en 2016 dans le but de soutenir le Department of Natural Conservation (DONC) et le service de l'Administration of Forestry (AOF) responsable de la gestion des élevages d'ours au Vietnam, fondée dans le but d'accélérer la fermeture des élevages d'ours au Vietnam. Cela signifie qu'il n'y aura plus d'ours dans les fermes à ours et autres exploitations au Vietnam (à l'exception des installations non commerciales comme les zoos et les établissements éducatifs, les institutions scientifiques et les centres de protection). 

Début 2017, la coalition a finalisé un programme visant à mettre fin aux élevages d'ours au Vietnam, qui comprend les éléments fondamentaux de la campagne : (1) renforcement de la législation et des politiques, (2) surveillance accrue des fermes à ours, (3) augmentation du nombre de provinces sans fermes à ours, (4) hébergement des ours confisqués et abandonnés, (5) élimination de la criminalité liée aux ours et réduction de la disponibilité du marché, (6) focalisation ciblée sur les zones sensibles, (7) pression sur les éleveurs pour qu'ils abandonnent l'élevage d'ours à bile, et (8) réduction de la demande des consommateurs.

Sylvie Jetzer

Sylvie Jetzer

Communication Suisse

sylvie.jetzer@vier-pfoten.org

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QUATRE PATTES – Fondation pour la protection des animaux

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Au sujet de QUATRE PATTES
QUATRE PATTES est l’organisation mondiale de protection des animaux sous influence humaine directe, qui révèle leurs souffrances, sauve les animaux en détresse et les protège. Fondée en 1988 à Vienne par Heli Dungler et des amis, l'organisation plaide pour un monde où les humains traitent les animaux avec respect, compassion et compréhension. Les campagnes et projets durables se concentrent sur les chiens et chats errants ainsi que sur les animaux de compagnie, les animaux de rente et les animaux sauvages – tels que les ours, les grands félins et les orangs-outans – vivant dans de mauvaises conditions de détention ainsi que dans les zones de catastrophe et de conflit. Avec des bureaux en Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Bulgarie, France, Kosovo, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse, Thaïlande, Ukraine, USA et Vietnam ainsi que des refuges pour animaux en détresse dans onze pays, QUATRE PATTES fournit une aide rapide et des solutions durables. La Fondation est en outre un partenaire d'Arosa Terre des Ours, le premier refuge en Suisse qui offre aux ours sauvés de mauvaises conditions de détention un environnement adapté à l’espèce.

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