Deux jeunes lions derrière une clôture

Dans la nature ou en captivité: la vie d’un lion d’Afrique

Un regard sur la vie et l’avenir des lions d’Afrique

26.5.2025

Le monde des lions d’Afrique du Sud présente des contrastes frappants. Si certains vivent en liberté dans la nature, d’autres sont élevés en captivité, le plus souvent à des fins commerciales. On estime à plus de 10 000 le nombre de lions vivant en captivité en Afrique du Sud, alors que l'on ne recense que 3490 lions à l’état sauvage. Un débat sur leur protection et leur avenir est donc plus que jamais d’actualité. En quoi la vie d’un lion en captivité est-elle différente de celle d’un lion en liberté? Quelles sont les implications pour leur avenir?

Vivre dans la nature: le vrai royaume

Dans leur habitat naturel, les lions grandissent au sein d’une structure sociale complexe. Ils forment des meutes, qui sont des groupes matriarcaux pouvant compter jusqu’à 40 membres. La taille moyenne d'une meute dans des zones telles que le parc national Kruger est de 13 individus. Les lionceaux restent avec leur mère jusqu’à 30 mois durant lesquels ils acquièrent les compétences nécessaires pour survivre et défendre leur territoire. 

Les lions sauvages sont des carnivores: plus de 70% de leur alimentation est constituée de viande. Ils chassent de grandes proies telles que les zèbres, les buffles et les gnous. Pour ce faire, ils coopèrent avec leurs congénères, un fait unique dans le monde animal, afin d’augmenter leurs chances de réussite. Au sein de la meute, les femelles sont principalement responsables de la chasse et des soins aux petits. Quoi qu’il en soit, la nature sauvage est impitoyable: les luttes territoriales, le manque de nourriture et les conflits avec les hommes sont des dangers permanents.1

La protection durable des lions sauvages est extrêmement importante. Des réserves animalières comme le parc national Kruger en Afrique du Sud contribuent à maintenir les populations. Mais les dangers guettent même à l’intérieur des zones sûres, comme le braconnage et l’empoisonnement ciblé des animaux, qui entraînent une diminution de la population de lions.2

Les lions en captivité: la réalité des fermes d’élevage

La vie d’un lion en captivité est très différente de celle de ses congénères à l’état sauvage. Dans les fermes d’élevage à but commercial, les lions sont souvent détenus en groupes arbitraires, parfois même avec d’autres espèces. Beaucoup d’entre eux souffrent d’une mauvaise détention et n’ont aucune possibilité d’exprimer leur comportement naturel. Leur vie est à l’opposé de celle qu’ils mèneraient dans la nature. Dans certains établissements, les lions sont exploités comme attraction lorsqu’ils sont jeunes et doivent se promener avec des touristes ou subir d’autres interactions non naturelles avec les humains. 

L’alimentation des lions dans ces élevages est très variable et entraîne souvent de graves problèmes de santé et des carences. L’organisation sud-africaine NSPCA, qui dénonce la cruauté envers les animaux, inspecte régulièrement ces élevages commerciaux et rapporte d’innombrables problèmes dus à une alimentation inadéquate.3 Les lions adultes sont nourris avec de la viande avariée et les lionceaux reçoivent du lait au lieu de la nourriture spéciale dont ils ont besoin. Par ailleurs, les fermes ne tiennent pas compte du surpoids ou de l’insuffisance pondérale des animaux, ce qui peut avoir de graves conséquences sur leur santé. 

De plus, les animaux souffrent de troubles du comportement et ne développent aucune des compétences nécessaires à leur survie dans la nature. Ils sont souvent sans protection contre les intempéries, sans accès à l’eau et sans espace suffisant. Les centres de protection adaptés à l’espèce, comme ceux de l'organisation QUATRE PATTES, sauvent les lions en captivité des conditions de détention inadéquates afin de leur offrir un environnement sûr et conforme à leur nature pour le reste de leur vie.

Le mythe de la protection des espèces: les lions en captivité contribuent-ils à l’augmentation des populations?

L'idée reçue selon laquelle l’élevage de lions en captivité contribuerait à la préservation des lions sauvages est fausse. Des études montrent clairement que ce n’est pas le cas.1 Il faudrait plutôt se concentrer sur la protection directe des populations sauvages, de leur génétique et de leur habitat, plutôt que de soutenir de mauvaises conditions d’élevage. 

La captivité peut entraîner un affaiblissement extrême des instincts nécessaires à la survie. Une étude montre que les animaux enfermés désapprennent notamment à réagir au danger ou à chercher de la nourriture. Sans la pression de la sélection naturelle, les lions en captivité peuvent opter pour des comportements qui réduisent considérablement leurs chances de survie s’ils devaient être relâchés.4 

Une icône nationale - mais sans protection nationale

Bien qu’ils soient considérés comme des icônes nationales, de nombreux lions en captivité sont réduits à l’état de simples marchandises, font l’objet d’un élevage intensif et sont commercialisés.1

En 2021, le gouvernement sud-africain a annoncé son intention d’interdire la détention de lions en captivité à des fins commerciales et de fermer les fermes d’élevage. Malheureusement, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à présent, tandis que l’industrie du lion poursuit ses activités illégales. 

Un problème supplémentaire est le commerce d’os de lion, alimenté par la forte demande asiatique. De plus en plus de preuves mettent en évidence une fraude consistant à déclarer des os de lion comme os de tigre, puis à les transformer en vin de tigre pour les vendre.2  Il semble y avoir de plus en plus de contrefaçons de ce type, et l’Afrique du Sud fournit les os nécessaires à ce commerce.3 Dans de telles conditions, qui permettent à toute une industrie de prospérer, chaque lion porte littéralement une étiquette de prix. L’Afrique du Sud étant le principal exportateur de grands félins et un important fournisseur d’os de lions (provenant en grande partie d’élevages de lions), ce commerce exerce une énorme pression sur les populations sauvages et contribue largement au commerce illégal.   

Un pas en avant: protégeons les lions d’Afrique du Sud!

’Afrique du Sud tient désormais les rênes. La décision de mettre fin à l’élevage et à la détention en captivité des lions à des fins commerciales est un pas en avant prometteur. Le pays peut enfin mettre un terme aux souffrances de milliers de lions et leur offrir une fin heureuse. 

QUATRE PATTES milite pour l'interdiction du commerce de tous les lions en captivité en Afrique du Sud. Nous conseillons les autorités du pays et leur soumettons des solutions concrètes pour mettre fin à cette situation ainsi que des plans progressifs pour la mise en œuvre. 

Nous avons encore un long chemin à parcourir, semé d’incertitudes. La souffrance incommensurable des animaux peut-elle être réparée? Nous verrons bien...  

La lionne Elza à FELIDA | janvier 2022

Aidez-nous à interdire le commerce des grands félins en Afrique du Sud!


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Source

1Walking with lions: why there is no role for captive origin lions Panthera leo in species restoration. Cambridge University Press. [accessed 2025 March 17]. https://doi.org/10.1017/s0030605312000695
2https://www.four-paws.org.za/campaigns-topics/campaigns/breaktheviciouscycle/south-africas-out-of-control-big-cat-industry-and-how-to-tackle-it
3The Legal and Illegal Trade in Big Cats: A Study in Support of Decision. CITES. [accessed 2025 March 17]. https://cites.org/sites/default/files/documents/E-SC75-13.pdf
4Generations in captivity increases behavioral variance: considerations for captive breeding and reintroduction programs. [accessed 2025 March 17]. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0006320703000958

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